Les acouphènes

Les acouphènes

Les acouphènes:

Houlala je n’en peux plus de ces bruits dans mes oreilles !!on m’a dit qu’il n’y a rien à faire !

Qui n’a pas entendu dans son entourage ces affirmations!

Le but de cet article est de faire le point sur les acouphènes et de redonner de l’espoir aux malades qui en souffrent.

Le mot acouphène est le mot médical pour dire « bruit dans l’oreille ». Les anglosaxons parlent de tinnitus et les israéliens de tintoune טנטון .Selon l’organisation mondiale de la santé, 300 millions de personnes dans le monde souffrent d acouphènes ; en France on estime que touchent 10% de la population serait touchée par ce phénomène.

Classification

Tout d’abord, il faut comprendre que l’acouphène est un symptôme et non une maladie et qu’on peut classer celui-ci de bien des façons :

– temporaire ou permanent

-unilatéral ou bilatéral ou même « dans la tête » disent certains patients.

– ancien ou récent

-aigu ou grave fait d’un son dit pur ou complexe comme des cigales des bruits de cocotte-minute etc…

– intense ou très faible

– objectif (ce qui veut dire qu’une personne extérieure peut l’entendre) ou subjectif (seul le patient qui en souffre l’entend)

-ou suivant sa cause et elles sont très nombreuses (de la cause la plus bénigne et réversible comme un bouchon de cérumen a certaines causes bien heureusement très rares mais potentiellement grave comme une malformation vasculaire ou une tumeur en passant par les traumatismes sonores si fréquents et beaucoup de maladie d’oreille moyenne ou d’oreille interne. Parfois l acouphène peut être du a un problème de l’articulation temporo-mandibulaire qui est contiguë à l’oreille ou à un problème de tension artérielle.

Le bilan:

De ce qui précède tout un chacun peut comprendre qu’avant de penser traitement il faut faire un bilan clinique complet auprès de votre médecin ORL et au minimum faire un test auditif indispensable.

A la suite de ce bilan deux éventualités :

  • On trouve la cause (parfois votre ORL demandera en fonction de l’audiogramme d’autres examens complémentaires) et si la cause est accessible à un traitement, celui-ci sera mis en route.

 

  • L’acouphène est isolé et le médecin ORL qui aura éliminé les causes potentiellement graves vous rassurera et vous expliquera que ce bruit provient d’un disfonctionnement des cellules de l’oreille interne.

 

– La première possibilité » est qu’une fois rassuré, ce bruit ne vous gêne pas et vous ne l’écouterez plus. Vous l entendrez dans des situations calmes comme vous entendez les bruits de votre cœur de votre respiration ou de votre intestin. C’est ce que l’on appelle le phénomène d habituation qui est un mode de guérison et qu’arrive à faire bien heureusement un grand nombre de personnes.

L’habituation

Qu est ce qu’est le phénomène d habituation et pourquoi certaines personnes n’arrivent elles pas à faire ce processus ?

Lorsqu’un acouphène survient dans notre organisme, se met en place tout un système d’alerte infra-conscient et qui est un souvenir du temps où nous étions dans les cavernes et ou tout bruit pouvait signifier danger. Il se créé des connections avec le système des émotions (le système limbique) : notre pouls s’accélère, nous dormons moins bien, nous sommes anxieux sans raison logique.

 

Au bout d’un certain temps et (parfois aussi grâce aux examens et à la consultation qui auront rassuré le patient) notre cerveau reprend le contrôle et voyant que ce « bruit » ne signifie pas danger « déconnecte notre système d’alerte. L’acouphène reste présent mais ne gêne plus le patient qui en souffre.

Il arrive fréquemment que le système se réactive en période de stress.

 

Pour certaines personnes souvent anxieuses, ce phénomène naturel ne se fait pas bien et il faut à ce moment envisager d’autres types de traitements.

Les autres traitements

On peut globalement séparer les traitements en deux grandes catégories :

 

1 les traitements qui agissent au niveau du cerveau et aident à faire ce travail d habituation. Ils ont pour but de casser la perception négative de l’acouphène : citons la thérapie cognitive comportementale, la sophrologie, les séances personnelles avec le psychologue, les ateliers de groupe de parole (institués dans certains hôpitaux) les médicaments dérivés de la famille des anxiolytiques mais qui  ont des effets secondaires importants quand ils sont utilisés au long cours)

 

2 les traitements au niveau de l’oreille interne qui essaient de s’attaquer à la « racine du mal »

-si l’acouphène s’accompagne d’une perte auditive, l’appareillage auditif en stimulant a nouveau au niveau du cerveau les aires auditives va masquer l’acouphène

 

 On compare souvent l acouphène a un membre fantôme après une amputation et le fait de restaurer le message auditif de l’oreille interne jusqu’ au cerveau donne d’excellents résultats.

 

Partant de ce constat, on a même proposé de mettre un implant cochléaire (appareil auditif utilisé dans les surdités profondes) pour envoyer au cerveau une stimulation électrique ; même si ce n’est pas une indication classique, les publications scientifiques se multiplient pour montrer les bons résultats de cette méthode.

 

Il faut citer aussi les générateurs de bruits quand il n’y a pas de perte auditive sur l’audiogramme classique.

 

Enfin, la recherche travaille sur des médicaments anti glutamate ; le glutamate est un neurotransmetteur qui s’accumule dans l’oreille interne par exemple après un traumatisme sonore et qui détruit les fibres nerveuses auditives.

 

Et rien n’interdit d’associer des méthodes qui agissent sur le cerveau et sur l’oreille interne !

Bref, vous l’aurez compris les choses bougent… mais le patient acouphénique est un patient qui exige du temps en consultation pour qu’il exprime sa souffrance et son mal être, ce qui n’est pas forcement adapté au mode d’exercice de la médecine actuelle d’où ce raccourci horriblement pessimiste et faux que l’on ne peut rien faire….

 

 

Pas de commentaires

Ecrire un commentaire