Infections ORL et respiratoires : le grand chambardement post Covid

Vous entendez tous parler de vagues d’infections respiratoires cet hiver. En France les services de pédiatrie sont débordés. En Israël, on nous assure qu’on va être prêt à affronter ces différentes vagues : que se passe-t-il ?


Tout d’abord pour comprendre : La
boussole des médecins de terrain

1-La transmission des microbes se fait par voie respiratoire ou par les mains

 L’histoire de la fièvre puerpérale est un exemple marquant de l’importance du lavage des mains

Des 1843 plusieurs médecins s’aperçoivent que les femmes accouchées par une sage-femme font moins d’infections puerpérales (post-accouchement) et meurent moins que celles accouchées par des médecins hommes. Ce n’est qu’en 1860 que les travaux de Louis Pasteur expliquent cette étrangeté : un microbe est isolé (c’est un streptocoque) et ils passent par les mains des soignants !

Explication : Les médecins hommes passaient directement de la dissection de cadavres pour apprendre l’anatomie au chevet des femmes, ce qui n’était pas le cas des sages femmes. 

La démonstration de la transmission des microbes également par voie respiratoire, amènera un peu plus tard tous les chirurgiens à porter un masque chirurgical et à effectuer un lavage minutieux et long des mains avant tout acte.

2 notre organisme répond à une agression virale ou microbienne en fabriquant des anticorps .

Lors d’une réinfection avec le même agent infectieux, notre corps se souvient de la première attaque et réactive plus rapidement ses lignes de défense.

3-La maladie d’adaptation :

La maman transmet à son bébé ses anticorps dont la durée de vie est de cinq à six mois ; les trois ou quatre années qui suivent les six premiers mois de vie, les enfants fabriquent eux-mêmes, leurs propres défenses immunitaires, au contact des microbes rencontrés : c’est « la maladie d’adaptation » : par exemple on considère qu’ il est normal pour un petit de faire 4 à 6 rhino dans un hiver ; c’est vers cinq ou six ans que le système immunitaire de l’enfant devient plus mature et que les infections ORL et respiratoires à répétition diminuent.

2020 : le Covid

Puis est apparu en 2020 Le SARS-COV2 (covid) : un virus inconnu, beaucoup plus mortel que les habituels virus connus. N’ayant pas de d arme de défense spécifique, nous avons utilisé la seule arme connue dès le moyen-âge pour circonscrire la peste : le confinement. En parallèle les masques et les lavages des mains sont sortis des blocs opératoires et des cabinets médicaux pour gagner toute la planète.

La conséquence a été en 2020 et 2021 une chute spectaculaire de toutes les infections respiratoires, y compris les banales rhinopharyngites dues au rhinovirus, les bronchiolites dues au virus respiratoire syncitial -VRS- (gravissime chez les nouveaux nés et les tous petits nourrissons), les gastro entérites et même la grippe !

Decembre 2021: le vaccin a ARN messager

La suite de l’histoire vous la connaissez, tel Zorro, Le vaccin à ARN messager mis au point, fin décembre 2020) associé à une mutation du virus plutôt en notre faveur (l Omicron est moins dangereux que son ancêtre alpha) déferle sur la planète et nous recommençons, peu à peu, à vivre presque normalement…

Hiver 2022-2023

Que s’est-il passé un peu l’hiver dernier et surtout cette année ?

Nous observons un nombre très important et beaucoup plus précoce d’infections virales respiratoires avec beaucoup de virus qui cohabitent en même temps alors que précédemment ils avaient tendance à se succéder.

Les services pédiatriques et leur réanimation en France sont débordés par les bronchiolites dues au VRS et on craint le pire pour les adultes dans le cadre d’un système de santé qui fonctionne dans tous les pays à flux tendu (ici aussi en Israël) avec la grippe sans compter que l’on n’en a pas fini avec le covid à nouveau en vague ascendante…

Y a-t-il des explications ?

Deux camps s’affrontent pour expliquer ce phénomène

  • La théorie de la dette immunitaire (avancée par les pédiatres français) : l’absence d’immunité durant deux hivers aurait créé une dette immunitaire que nous comblons cet hiver
  • Dérèglement de notre éco système viral (soutenu par les épidémiologistes)

Le problème de l’hypothèse de la dette même si elle est séduisante est qu’il n’existe aucune preuve scientifique démontrée et que son corollaire serait de laisser les gens s’infecter pour retrouver leur niveau immunitaire antérieur. La conséquence est de mettre en péril les plus fragiles (les nouveaux nés et les petits nourrissons pour le VRS, les sujets a risque ( diabétique hypertendu obese âgés et déficient immunitaire pour la grippe le covid )

Seules, des preuves scientifiques étayées dans le futur permettront de trancher ce débat. En attendant gardons des mesures de bon sens:
  • On est malade ? On met un masque et on évite de s’approcher de nos ainés et de nos tout petits et on se lave les mains!

 

 

 

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